dimanche 2 octobre 2011

Les sourds désirent communiquer

Etude. Selon un rapport de la Giz sur leur prise en charge médicale, le problème est la difficulté du dialogue avec le personnel médical.

Mercredi dernier, la Giz, ong de coopération allemande, a rendu public un rapport sur la prise en charge médicale des sourds au Cameroun. C’est un plaidoyer de l’Association bouche pour les sourd d’Afrique (Absa). L’étude menée en juillet 2011 par Yvonne Kuhnke, dans la région du Centre, s’est concentrée dans diverses aires de santé, notamment celles du département du Mfoundi. Il ressort de ce rapport que les personnes sourdes ont accès au soin de santé comme toutes les autres personnes. Mais, le problème dans leur prise en charge coince au niveau de la communication. En effet, le personnel soignant a du mal à se faire expliquer les symptômes parce qu’il ne connait pas le langage des signes ? pour discuter avec les patient sourds.

De ce fait, les malades sourds sont obligés d’êtres toujours accompagnés de leurs parents ou d’un tiers qui pourra servir d’interprète. Une situation qui soulève d’autres problèmes, notamment la confidentialité de certains résultats ou encore la discussion de sujets gênants. A cause de ces difficultés de communications, la majorité des personnes sourdes ont des informations tronquées sur les modes de prévention de certaines maladies comme le Vih/Sida ou le paludisme. En cas d’urgence, leur prise en charge rapide est aussi fortement compromise à cause de la difficulté à communiquer. D’après Yvonne Kuhnke, l’auteure de la recherche, c’est ce blocage communicationnel qui est à l’origine de la frustration et du repli sur soi des personnes malentendantes. C’est d’ailleurs pour sensibiliser les pouvoir publics sur l’utilité d’un environnement communicationnel propice aux personnes sourdes que s’est célébrée la journée mondiale des sourds le 25 septembre 2011 au Cameroun. Le thème choisi : « Accessibilité, liberté d'expression et d'opinion, et accès à l'information ».

Le Cameroun compte 500.000 sourds et malentendants selon Innocent Djonthé, le président de l’association nationale des sourds du Cameroun (Anascam). Mais dans la majorité des institutions publiques, rares sont les personnes aptes à communiquer avec une personne sourde par le langage des signes. Par ailleurs promoteur du Centre d'éducation et de réhabilitation des sourds et malentendants de Bafoussam, Innocent Djonthé, dénonce même déjà la rareté des écoles de formation des sourds et des autres personnes au langage des signes. L’Absa appelle à une vulgarisation de la formation au langage des signes.

Muriel Edjo

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