Meurtre. Jeannot Biakan à Ngon, avocat général près la Chambre des Comptes de la Cour Suprême a été assassiné dans la nuit de jeudi dernier.
Le quartier Obobogo à Yaoundé s’est réveillé avec émoi le 18 février 2011. La veille, Jeannot Biakan à Ngon, avocat général près la Chambre des Comptes de la Cour Suprême a été abattu par des bandits à son domicile. Le lendemain, sa maison a été envahie par des voisins, des gendarmes, des membres de la famille et quelques collègues, venus en soutien moral à l’épouse et aux enfants. L’on a même aperçu Amadou Ali, le ministre de la Justice.
D’après des gendarmes sur les lieux, le drame s’est produit aux environs de 21h. Deux individus ont fait irruption dans la maison. Les bandits ont d’abord neutralisé le veilleur de nuit en lui tirant deux balles dans les jambes, puis séquestrés la nièce du défunt qui était dans la cour. Ce sont ses cris d’effroi qui ont alerté son oncle assis au salon, devant la télévision avec ses deux petites-filles. Sorti par curiosité, il se retrouve face aux hommes armés qui le trainent à l’intérieur. Ils lui demandent la clé de son véhicule de service et de l’argent. Dans sa chambre à coucher, son épouse, Simone Biakan à Ngon perçoit de l’agitation au salon. « Ce sont les cris de mes petites-filles qui m’ont alerté. J’entendais également des voix que je ne reconnaissais pas comme celles de la maison. J’ai guetté par la porte et j’ai vu mon mari avec un tabouret en main. Il discutait avec des gens qui lui demandaient la clé de sa voiture et de l’argent. Puis, ils l’ont entraîné au couloir qui mène aux chambres à coucher. Il a du frapper l’un d’eux parce que j’ai entendu quelqu’un s’indigner d’avoir été frappé. Puis ce sont des coups de feu qui ont suivi », raconte-t-elle. Le magistrat a été touché au cou et est mort sur le coup selon les déclarations de sa fille, juge d’instruction à Mbalmayo.
Les trois bandits ont ensuite défoncé la porte de la chambre à coucher de l’épouse. A sa sortie, elle trouve le corps inerte de son mari, baignant dans du sang. Il lui est aussi demandé de l’argent. Après une brève résistance, simone Biakan à Ngon remettra aux bandits 350.000 Fcfa. Ils fouilleront aussi la chambre du magistrat et trouveront les clés de sa voiture de fonction. Leur butin récolté, les trois hommes ont pris la fuite. Le véhicule de la victime a été retrouvé plus tard à la station Tradex du quartier Ahala. La dépouille du magistrat a été conduite à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé. Des supputations mettant en rapport l’assassinat de Jeannot Biakan à Ngon avec son travail foisonnent déjà. Une enquête menée par la légion de gendarmerie du Centre a été ouverte.
Jeannot Biakan à Ngon meurt à 59 ans. Il était magistrat hors-hiérarchie. Il occupait les fonctions d’avocat général près la Chambre des Comptes de la Cour Suprême depuis près de trois ans.
Muriel Edjo