dimanche 13 février 2011

La Sémil et la Drpj enquêtent

Trafic de carburant. L’assassinat d’un policier au dépôt Scdp remet au jour ce problème.
L’inspecteur de police Osvald Piang est mort vendredi dernier, abattu par un militaire. C’était à la Société camerounaise de dépôt pétrolier (Scdp), sur la route de Mvan. Hier matin, l’ambiance a été morose à son lieu de service, au Groupement mobile d’intervention (Gmi) n°1 de Yaoundé. Sur la véranda du bâtiment situé dans l’enceinte de l’école nationale supérieure de police, quelques uns de ses collègues discutent. Ils n’arrivent pas à se faire à l’idée qu’il est véritablement décédé, surtout dans des situations aussi dramatiques. Une de ses collègues, toute étonnée, rappelle à ses interlocuteurs qu’elle l’a vu il y a seulement deux jours. Ici, dans les commentaires qui ne cessent, l’on rejette la thèse de la « défaillance technique » de l’arme du militaire, comme l’a déclaré un gendarme descendu sur les lieux du crime vendredi dernier.
Selon Pierre Nith, le chef de la Délégation régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre, c’est une affaire de vente au noir de carburant. « Selon nos informations, le militaire qui a tiré a quitté son poste de faction à la Scdp lorsque le policier est arrivé. Il se seraient déjà vu dans la matinée de vendredi où ils se sont accrochés verbalement. Au retour du policer dans la soirée, ils ont encore eu un accrochage pendant lequel le militaire a dégainé son arme. On ne peut pas parler de défaillance technique de l’arme puisque le militaire a tiré à bout portant. La femme du policier nous a révéler que son mari venait acheter du carburant pour se rendre dans son village pour un deuil. Nous avons appris que plusieurs personnes se ravitaillent ainsi parce que c’est moins cher qu’à la pompe. Des citernes en provenance de Douala sont siphonnées et l’essence détournée est revendue à moindre coût».
Le militaire en question, le caporal chef Onana Mbia est actuellement enfermé dans les locaux du secrétariat d’Etat à la défense. L’enquête sur le terrain se poursuit. Elle est menée conjointement par la Drpj et la Sécurité militaire (Sémil). Le décès de l’inspecteur Osvald Piang relance le problème du commerce au noir du carburant, pratiqué avec la complicité de certains hommes en tenue en faction au dépôt Scdp de Yaoundé. L’on se souvient qu’en décembre dernier, lors d’une opération de police, des militaires et gendarmes avaient été arrêtés à Mvan pour trafic de carburant. Martin Mbarga Nguélé, le délégué général à la Sûreté nationale avait alors décidé que des équipes de police descendraient régulièrement sur le terrain pour que ce commerce illicite soit éradiqué.
Muriel Edjo

Aucun commentaire: