mercredi 16 mars 2011

La casse se recase



Déménagement. Les commerçants de rue de Nlongkak à Yaoundé ont élu domicile à Ntaba.
La Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) semble avoir gagné son combat. La majorité des commerçants de la casse, installés sur le trottoir gauche du boulevard Nlongkak, en venant du rond-point est partie. Deux récidivistes sont quand même là en cette matinée du 15 mars 2011. Ils installent leur marchandise constituée d’objets divers : quelques pinces rouillées, clés à molette, massue, vieux cric d’auto, débris de carreaux et autres. Mais la casse a changé de local. Le gros du groupe s’est déporté du côté de Ntaba.
Selon Goufack Sime, commerçant, ce déménagement survient après plusieurs rappels à l’ordre de la Cuy pour « encombrement du trottoir ». Le choix du nouveau site, du côté opposé du boulevard Nlongkak, se justifie par la fidélité des clients. « Si on va ailleurs, comment les clients sauront où nous sommes ? Nous pensons qu’ici, la Communauté urbaine ne nous chassera plus puisque nous sommes du côté marchand de l’avenue. A l’ancien emplacement, nous faisions tâche d’huile parce qu’il est vierge », explique Goufack Sime.
Les commerçants ici sont des débrouillards, en majorité de jeunes hommes d’une trentaine d’années. Faute d’emploi formel, ils ont décidé de gagner leur vie de la sorte. Leurs marchandises proviennent d’objets ramassés sur des chantiers de constructions abandonnés. Dans les usines et entrepôts abandonnés. D’autres objets comme les postes radio, lecteur dvd, jante de voiture, luminaire leurs sont fournis par des particuliers qui veulent s’en débarrasser. Les brocanteurs perçoivent alors une commission sur chaque vente. Les clients sont en général des techniciens à la recherche d’outil de travail moins cher comme les pinces, tournevis, truelle.
Vis-à-vis de la loi, les commerçants de la casse disent demander des factures à tout particulier qui veut leur faire vendre un article. Cela évite d’être inquiété de recel d’objets volés. Mais, concernant spécifiquement leur activité qui s’apparente à une sorte de marché aux puces, la loi camerounaise reste muette.
Muriel Edjo

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