

Vol de livres. En plus de suspendre le prêt d’ouvrage, elles adoptent divers moyens pour préserver leurs acquis.
Les usagers sont nombreux ce 21 février 2011 à la bibliothèque du Centre culturel français (Ccf) de Yaoundé. Certains circulent entre les rayons tandis que d’autres, attablés dans un coin, lisent. De temps en temps, un commis fait un tour et se rassure qu’aucune des personnes présentes n’a endommagé, changé de place ou dissimulé sur lui un ouvrage. Le vol de livre, le Ccf en a souffert. Pour s’en prémunir, il a adopté des mesures de sécurité. Comme lui, plusieurs bibliothèques de Yaoundé, sujettes au vol de leurs livres, ont mis en place une politique préventive.
Au Ccf, les ouvrages les plus emportés étaient les recherches universitaires. Les étudiants, pour les dérober, les glissaient sous leur chemise ou tee-shirt. Le Ccf a du accentuer la surveillance par des employés dans les rayons. A la bibliothèque de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, Ce sont les dictionnaires qui étaient prisés par un jeune homme qu’ils ont pu identifier par la suite, et qui les dissimulait dans ses vêtements. Il a été exclut définitivement. Comme le raconte Jean-Pierre Ghonda Nounga, le bibliothécaire, « Il avait réussi ainsi à faire sortir de nombreux ouvrages que nous avons retrouvés en vente « au poteau. Le problème de vol de livres ne se pose plus véritablement comme lorsque nous étions dans les anciens locaux, en face du cinéma Abbia. C’est surtout parce que nous avons désormais des publics cibles qui savent ce qu’ils veulent et respectent notre bibliothèque autant qu’ils se respectent eux-mêmes. Notre bibliothèque est spéciale en ce qu’elle travaille à aider l’ambassade à accomplir ses missions diplomatiques au Cameroun. Son fonds documentaire ne comporte pas toute la gamme des livres qu’on trouverait dans une bibliothèque normale. Nous n'avons aucune mesure de sécurité particulière sauf la surveillance discrète de ce que les gens ont sur eux quand ils sortent de la bibliothèque. De manière systématique, les sacs et autres éléments susceptible de contenir des livres sont retenus à l'entrée même de l'ambassade ».
Dans les universités de Yaoundé 1 et 2, la bibliothèque universitaire ne prête plus également de livres. Plusieurs thèses de doctorat, ouvrages de recherche, livres spécialisés ont disparus. Les pertes se chiffrent à des centaines de livres. Les consultations se font désormais en salle. Cependant, lorsque les étudiants ne peuvent pas faire sortir les livres, certains arrachent des chapitres entiers. Raison pour laquelle les usagers sont dorénavant surveillés. Il faut présenter une carte d’étudiant valide pour accéder à la salle de lecture. Les livres ne sont plus prêtés qu’aux étudiants en cycle de recherche. Toute personne reconnue coupable de vol de livre ou de mutilation de livre est tenue de le remplacer ou de verser sa valeur d’achat.
Située face à la cathédrale Notre-Dame des Victoires, la bibliothèque de la cellule de suivi et d’action pédagogique (Csap) du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) ne regorge que d’ouvrages spécialisés dans la pédagogie. Elle est ouverte aux enseignants et aux étudiants d’écoles normales. Selon M. Enyegue, le chef d’unité de documentation, de reprographie et diffusion, plusieurs personnes ont été attrapées en train de vouloir dérober des livres. C’est toujours le même et vieux procédé, dissimuler les livres sous ses vêtements. Il y a aussi une autre méthode, s’inscrire à la bibliothèque, emprunter le maximum de livre possible en une fois et ne plus jamais revenir. Désormais, tout livre se consulte en salle sous la vigilance de trois surveillants.
La bibliothèque des pères dominicains située à Elig-Essono, semble être la structure qui a le plus souffert du vol de livres. Présente à Yaoundé depuis 1960, elle est gérée actuellement par le frère Damien. Selon Marie Bongou, la bibliothécaire, de sa réouverture en 1996 jusqu’en 2008, « la bibliothèque a perdu 5000 livres environ ». Dans une remise située près du bureau de la jeune dame, l’on peut apercevoir des tiroirs contenant des centaines de fiches de références jaunies par le temps. « Elles ont été retirées de la consultation parce que les livres y afférents ont disparu », confie Marie Bongou. Il est dorénavant interdit aux usagers de déambuler entre les rayons. Ils consultent des fiches de références et commandent un livre que les responsables de bibliothèque se chargent d’aller chercher dans les rayons pour eux.
Dans toutes ces différentes structures, les sacs ne sont pas admis en salle de lecture. Les bibliothèques se sont véritablement mises en mode défense.
Muriel Edjo
Haute protection
En dehors du personnel qui va et vient entre les rayons pour surveiller les lecteurs, certaines bibliothèques se sont munies de moyens technologiques. C’est le cas du Centre culturel français qui a inséré des pastilles antivol dans les livres. Ils déclenchent une alarme sonore lorsqu’un usager tente de passer le guichet sans avoir fait enregistrer le livre. Du côté de la bibliothèque des pères dominicains, la vidéosurveillance vient en soutien aux surveillants. Deux mini-caméras balaient continuellement la salle de lecture. Celui qui tente de dissimuler un livre sous son vêtement est vite repéré. Avec les mesures de sécurité renforcée au niveau de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, la bibliothèque est également surveillée par des mini-caméras dissimulées dans le plafond. Pour Ghonda Nounga le bibliothécaire, ce ne sont pas des mesures spécifiques à la bibliothèque mais à tous les locaux.
M.E.
Les usagers sont nombreux ce 21 février 2011 à la bibliothèque du Centre culturel français (Ccf) de Yaoundé. Certains circulent entre les rayons tandis que d’autres, attablés dans un coin, lisent. De temps en temps, un commis fait un tour et se rassure qu’aucune des personnes présentes n’a endommagé, changé de place ou dissimulé sur lui un ouvrage. Le vol de livre, le Ccf en a souffert. Pour s’en prémunir, il a adopté des mesures de sécurité. Comme lui, plusieurs bibliothèques de Yaoundé, sujettes au vol de leurs livres, ont mis en place une politique préventive.
Au Ccf, les ouvrages les plus emportés étaient les recherches universitaires. Les étudiants, pour les dérober, les glissaient sous leur chemise ou tee-shirt. Le Ccf a du accentuer la surveillance par des employés dans les rayons. A la bibliothèque de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, Ce sont les dictionnaires qui étaient prisés par un jeune homme qu’ils ont pu identifier par la suite, et qui les dissimulait dans ses vêtements. Il a été exclut définitivement. Comme le raconte Jean-Pierre Ghonda Nounga, le bibliothécaire, « Il avait réussi ainsi à faire sortir de nombreux ouvrages que nous avons retrouvés en vente « au poteau. Le problème de vol de livres ne se pose plus véritablement comme lorsque nous étions dans les anciens locaux, en face du cinéma Abbia. C’est surtout parce que nous avons désormais des publics cibles qui savent ce qu’ils veulent et respectent notre bibliothèque autant qu’ils se respectent eux-mêmes. Notre bibliothèque est spéciale en ce qu’elle travaille à aider l’ambassade à accomplir ses missions diplomatiques au Cameroun. Son fonds documentaire ne comporte pas toute la gamme des livres qu’on trouverait dans une bibliothèque normale. Nous n'avons aucune mesure de sécurité particulière sauf la surveillance discrète de ce que les gens ont sur eux quand ils sortent de la bibliothèque. De manière systématique, les sacs et autres éléments susceptible de contenir des livres sont retenus à l'entrée même de l'ambassade ».
Dans les universités de Yaoundé 1 et 2, la bibliothèque universitaire ne prête plus également de livres. Plusieurs thèses de doctorat, ouvrages de recherche, livres spécialisés ont disparus. Les pertes se chiffrent à des centaines de livres. Les consultations se font désormais en salle. Cependant, lorsque les étudiants ne peuvent pas faire sortir les livres, certains arrachent des chapitres entiers. Raison pour laquelle les usagers sont dorénavant surveillés. Il faut présenter une carte d’étudiant valide pour accéder à la salle de lecture. Les livres ne sont plus prêtés qu’aux étudiants en cycle de recherche. Toute personne reconnue coupable de vol de livre ou de mutilation de livre est tenue de le remplacer ou de verser sa valeur d’achat.
Située face à la cathédrale Notre-Dame des Victoires, la bibliothèque de la cellule de suivi et d’action pédagogique (Csap) du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) ne regorge que d’ouvrages spécialisés dans la pédagogie. Elle est ouverte aux enseignants et aux étudiants d’écoles normales. Selon M. Enyegue, le chef d’unité de documentation, de reprographie et diffusion, plusieurs personnes ont été attrapées en train de vouloir dérober des livres. C’est toujours le même et vieux procédé, dissimuler les livres sous ses vêtements. Il y a aussi une autre méthode, s’inscrire à la bibliothèque, emprunter le maximum de livre possible en une fois et ne plus jamais revenir. Désormais, tout livre se consulte en salle sous la vigilance de trois surveillants.
La bibliothèque des pères dominicains située à Elig-Essono, semble être la structure qui a le plus souffert du vol de livres. Présente à Yaoundé depuis 1960, elle est gérée actuellement par le frère Damien. Selon Marie Bongou, la bibliothécaire, de sa réouverture en 1996 jusqu’en 2008, « la bibliothèque a perdu 5000 livres environ ». Dans une remise située près du bureau de la jeune dame, l’on peut apercevoir des tiroirs contenant des centaines de fiches de références jaunies par le temps. « Elles ont été retirées de la consultation parce que les livres y afférents ont disparu », confie Marie Bongou. Il est dorénavant interdit aux usagers de déambuler entre les rayons. Ils consultent des fiches de références et commandent un livre que les responsables de bibliothèque se chargent d’aller chercher dans les rayons pour eux.
Dans toutes ces différentes structures, les sacs ne sont pas admis en salle de lecture. Les bibliothèques se sont véritablement mises en mode défense.
Muriel Edjo
Haute protection
En dehors du personnel qui va et vient entre les rayons pour surveiller les lecteurs, certaines bibliothèques se sont munies de moyens technologiques. C’est le cas du Centre culturel français qui a inséré des pastilles antivol dans les livres. Ils déclenchent une alarme sonore lorsqu’un usager tente de passer le guichet sans avoir fait enregistrer le livre. Du côté de la bibliothèque des pères dominicains, la vidéosurveillance vient en soutien aux surveillants. Deux mini-caméras balaient continuellement la salle de lecture. Celui qui tente de dissimuler un livre sous son vêtement est vite repéré. Avec les mesures de sécurité renforcée au niveau de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, la bibliothèque est également surveillée par des mini-caméras dissimulées dans le plafond. Pour Ghonda Nounga le bibliothécaire, ce ne sont pas des mesures spécifiques à la bibliothèque mais à tous les locaux.
M.E.
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