mercredi 5 octobre 2011

« Nous continuerons à revendiquer »


Thomas Messanga Ngono. Le président du syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs d’écoles normales (Snuipen) revient sur leur situation professionnelle en cette célébration de la journée mondiale des enseignants le 05 octobre 2011.

Où en est le syndicat dans ses revendications ?

Pour le moment, on peut dire que nous sommes en stand-by parce que les négociations se poursuivent au niveau du ministère de l’Education de Base et aussi au regard de la période électorale dans la quelle le pays se trouve actuellement. Nous avons obtenu que le nombre de candidat au concours spécial pour le recrutement de 200 instituteurs de l'enseignement général passe à 500. La date de ce concours a aussi été reportée. Initialement prévue en juin 2011, le concours a été reprogrammé en novembre. Mais nous pensons que tout cela est timide au regard de toutes nos attentes envers le gouvernement.

Sur quoi portent t-elles?

Recrutés en qualité d'instituteurs contractuels, nous voulons devenir des Instituteurs de l’enseignement général et donc fonctionnaires. Notre statut actuel est porteur d'injustices. Sur le plan salarial, nous avons un écart de plus de 50.000 Fcfa avec nos collègues fonctionnaires. Le travail qu’ils font, nous le faisons, nous sommes sortis de la même école de formation. Pourquoi cette disparité dans le traitement. Il y a le problème de l’âge de départ à la retraite. Chez les instituteurs vacataires, il est fixé à 55 ans alors que pour nos collègues fonctionnaires, c’est 60 ans. Pourquoi cela ? Jusqu’à présent, nous attendons toujours qu’une réponse nous soit donnée au sujet du financement Pays pauvres très endettés qui permet le payement de nos salaires et qui doit prendre fin en décembre prochain. Que deviendrons-nous après? Nous réclamons des solutions à tous ces problèmes et nous continuerons à les revendiquer si elles ne sont pas trouvées.

Comment appréhendez-vous la célébration de la journée mondiale des enseignants ?

Les autres peuvent fêter, ils ont quelque chose à célébrer. Selon les textes du ministère de l’Education de base qui nous qualifient comme personnel non-enseignant, le Snuipen peut dire au nom de ses membres que la célébration de cette journée ne nous concerne pas. Nous le disons ainsi parce que c’est quelque chose de paradoxale. Nous devrions donc être affectés dans des bureaux. Mais nous nous retrouvons à dispenser des cours dans des salles de classe. Pourquoi nous demande-t-on de dispenser des cours si nous ne sommes pas le personnel enseignant ?

Propos recueillis par Muriel Edjo

dimanche 2 octobre 2011

Les assureurs font de la prévention



Accident de la circulation. Leurs états généraux sur la sécurité routière ont pris fin hier à Yaoundé.

Selon Fonkah Evaristus Chofor, le directeur régional Centre, Sud et Est de Zenithe Insurance, l’assurance automobile concerne en général un certain nombre de points, au choix du propriétaire : incendie, vol, bris de pare-brise, etc. Mais le point responsabilité civile est obligatoire pour tout véhicule, comme le stipule le code de la Confédération interafricaine des marchés d’assurances (Cima). « C’est l’obligation d’indemnisation pour tout dommage causé à quelqu’un par son véhicule. En cas d’accident de la circulation, si la responsabilité du conducteur contractant de l’assurance est avérée, sa compagnie d’assurance indemnisera les victimes ». C’est aussi une forme de préservation du conducteur fautif des conséquences pénales qui auraient pu être soulevées par ses torts. Mais en Afrique, plus de 50% de voitures roulent sans assurance responsabilité civile automobile, explique Jean Claude Ngoua, secrétaire général de la Cima. Ceci parce que leurs propriétaires refusent parfois de suivre les recommandations des assureurs sur l’état de leur véhicule. Dans ce cas-ci, en cas d’accident qui coute la vie à des personnes, le chauffeur fautif sera poursuivi pénalement, sa liberté mise en jeu, hormis la peine pour conduite en violation de la loi.

Au Cameroun, les accidents de la circulation sont causés entre autres par le mauvais état des routes, le non-respect de la réglementation, la vétusté des véhicules. Selon Protais Ayangma, le président de la Fédération des sociétés d’assurance de droit national africaines (Fanaf), « en 2009, 1450 personnes sont décédées au Cameroun dans des accidents de la circulation». Mais leur nombre sans cesse croissant est un problème financier pour les compagnies d’assurance, contraintes de payer un nombre important de sinistres chaque année.

Au final, réduire les accidents de la circulation en mettant l’accent sur la prévention devient une nécessité pour les assureurs, mais plus encore pour les populations. C’est dans cette mesure que les états généraux de la Fédération des sociétés d’assurance de droit national africaines (Fanaf) se sont tenus du 26 au 27 septembre 2011 à Yaoundé. Les travaux ont regroupé des compagnies d’assurances d’Afrique centrale et de l’Ouest. Dix recommandations ont été arrêtées au terme des travaux. Entre autres, la mise sur pied d’une structure chargée de la prévention routière financée par le gouvernement et les assureurs. Essimi Menye, le ministre des Finances, a annoncé que des réductions sur les droits de douanes pour les pneus neufs et un rabattement de 50% sur les véhicules de moins de cinq ans d’âge est envisagé pour encouragé les populations à acquérir des voitures plus neuves.

Muriel Edjo

Parler de sexualité aux enfants


Education sexuelle. Le sujet est encore tabou dans bien de familles. Pourtant, aborder la question peut éviter des expériences malheureuses.
Dans des familles camerounaises, l’éducation sexuelle des enfants reste un sujet très sensible. Plusieurs parents redoutent le moment où ils devront discuter de comment « on fait les bébés » avec leurs enfants.
Maurice Mename, père célibataire de deux adolescentes âgées de 12 et 14 ans, pense que ses filles sont encore trop jeunes pour les entretenir sur la sexualité. « Ce n’est pas facile pour un homme de parler de ce genre de chose avec ses enfants, des filles en plus. Si déjà pour leurs menstrues, j’ai eu tout le mal du monde à leur expliquer, parler de sexe, c’est trop me demander. Leur expliquer comment on fait l’amour, leur corps et tout le reste, c’est au-dessus de mes moyens. La première fois, c’est ma voisine qui m’a aidé, je crois que je vais encore l’appeler au secours lorsque le besoin se fera sentir», avoue le papa.
Paulin et Olive Mbatcha, parents de quatre enfants, dont un garçon de 14 ans et une fille de 17 ans, estiment que parler de sexualité aux enfants peut au contraire les traumatiser. « Il faudra leur parler des maladies liées à la sexualité, des risques de grossesse. Autant de choses qui pourraient les bloquer psychiquement dans leur développement sexuel. Il faudra même leur parler de Sida. C’est encore trop tôt pour nous. On leur parlera de cela un jour ou l’autre, mais pas maintenant », s’excuse Paulin Mbatcha.
D’autres personnes, comme Véronique Nkoa, mère célibataire de trois fillettes de moins de 11 ans, ont trouvé une solution pour contourner cette barrière. Elle a inscrit ses enfants à l’association des jeunes de la paroisse catholique qu’elle fréquente, pour qu’ils aient, tout au long de leur croissance, la meilleure éducation possible. A l’église, on leur parle de leur corps, des différentes relations entre les hommes et les femmes. Léon Marcellin Noah Noah, curé de la paroisse St Joseph d’Emana, explique que « l’Eglise a prévu des enseignements pour permettre aux enfants et aux adolescents de ne pas se perdre sur le chemin de leur croissance. Aussi, des groupes d’éducation, d’écoute et conseils ont été créés dans certaines chapelles. Nous leur apprenons à découvrir leur corps, à le connaître, à l’honorer, parce qu’il est le temple du Seigneur. Nous leur conseillons aussi l’abstinence sexuelle hors mariage pour ne pas tomber dans les pièges de la vie. Il faut savoir que mal conseillés ou pas du tout, les enfants se retrouvent souvent à faire des expériences par curiosité. D’où les cas de grossesse de filles de moins de 18 ans que l’on rencontre dans les familles. Et ça, c’est le moindre mal : les plus malchanceux se retrouvent souvent porteurs de maladies comme le Sida».
Pour ses enfants, Salim Alilou a trouvé une astuce « Dans la famille, ce genre de discussion, les filles l’ont avec leur mère. C’est elle qui leur parle de leur corps, comment en prendre soin, comment se comporter face à un garçon, etc. Moi, je discute avec les garçons. C’est plus facile lorsque chacun de nous s’entretient avec un enfant du même sexe que lui : quand vous expliquez, vous avez les meilleurs mots pour lui faire comprendre le message que vous voulez faire passer, puisque vous lui parlez en quelque sorte de vous à son âge. Il est vrai que je ne vais pas jusqu’à leur dire comment il faut faire la chose, non, mais je leur explique plutôt à quel âge ils doivent le faire. 21 ans, quand ils sont déjà majeurs, c’est mieux. Mais il faut aussi leur expliquer les méthodes de protection pour les mettre à l’abri d’une maladie. Dans les assemblées des femmes et des hommes, les jeunes sont aussi éduqués pour leur entrée dans la vie d’adulte. Le sexe, la vie en société, le respect du corps de l’autre sont des points qui sont abordés ».
C’est clair, à chacun son approche. Mais, avec la prolifération des chaînes de télévision étrangères qui a favorisé l’émancipation des enfants, les appréhensions de beaucoup de parents sont devenues dérisoires. Ce qu’ils ne soupçonnaient même pas est devenu réalité à leur insu. « J’ai été surpris de découvrir que ma fille a un petit-ami. Elle n’a que 18 ans. Je ne veux même pas imaginer ce qu’ils ont déjà pu faire ou font tous les deux. Sa mère m’a confié qu’elle a trouvé des préservatifs dans son sac. Pour moi ce n’est encore qu’une enfant. C’est difficile à concevoir », affirme Gervais Monebene, un parent. « Lorsque des films d’amour passent à la télévision, c’est moi qui suis plutôt gêné lorsque des scènes d’amour ou de baiser sont projetées. Eux, ils n’ont aucun problème. J’évite même d’avoir des gestes doux envers mon épouse devant eux. En fait, c’est moi qui suis devenu l’enfant devant eux », ajoute Gervais.
L’expérience des aïeux
Selon le Dr Célestin Ngoura, anthropologue et enseignant à l’université de Yaoundé I, aujourd’hui les parents n’assument plus leur rôle. Tout cela résulte du fait qu’ils se sont détournés de leurs traditions, trop absorbés par la société moderne. D’après lui, avant, tout était défini au sein de la société traditionnelle pour que l’éducation des enfants soit de qualité, gage pour en faire de bons membres. Elle passait par des étapes précises. « Dans toutes les sociétés traditionnelles africaines, quatre étapes étaient arrêtées : de l’accouchement au sevrage de l’enfant, du sevrage à la chute des premières dents, puis l’apparition des signes de puberté. Enfin l’entrée dans la phase adulte. Donc pour le négro-africain, les sociétés traditionnelles camerounaises, la chute de la dent marquait le début de l’adolescence. L’éducation était alors renforcée et l’éducation sexuelle de l’enfant entrait alors en compte. Ce ne sont pas les parents qui le faisaient. Parler de sexe entre parents et enfants a toujours été un sujet tabou. C’est le cas par exemple chez les Voutés dans les localités de Ntui, Mbandjock ».
Le Dr Ngoura ajoute que « c’est pourquoi les parents orientaient toujours leur progéniture vers la sœur du père ou vers la grand-mère ou une femme âgée, qui leur expliquerait tout cela. Ainsi, celle-ci commençait à sensibiliser la fillette dès la chute de sa première dent en lui disant qu’elle grandit et qu’un de ces jours, elle aura une perte de sang sans blessure. Pour le garçon, c’était l’apparition des premières sécrétions de sperme au cours de la nuit. Mais, tout commençait véritablement pour le garçon avec la circoncision. Chez les filles, c’était l’apparition des règles et des seins. Les garçons étaient ensuite emmenés en forêt par un ancien bien initié, pour une durée de six mois. Là-bas, ils découvraient leur corps, les spécificités du corps des hommes, différent de celui des femmes. Il leur était également enseigné comment les bébés sont faits. Pour les filles qui restaient au village, ce sont ces femmes âgées qui faisaient leur enseignement. Comment se laver, quand faire l’amour avec un homme, comment concevoir, le respect de son corps ».
Tout cela concourait à la formation d’un être équilibré, utile à la société parce que, plus tard, lui aussi aurait la responsabilité de transmettre les savoirs aux jeunes générations. Bref, la société traditionnelle apprenait le savoir-être et le savoir-faire. « La société moderne nous a éloigné de nos traditions, a dilué nos fondements culturels, et l’ouverture sans réserves aux cultures étrangères, qui montrent une autre manière d’être et de faire, a tout chamboulé », soutient Célestin Ngoura. « Il est important que les Camerounais retournent à leurs valeurs, à leurs cultures et traditions. Nos cultures ont intégré tous ces pièges pour éviter aux enfants de faire des choses avant le moment. C’est parce que nous avons tourné le dos à tout cela que notre société va mal. Les fillettes qui couchent avec des garçons avant l’âge, les habillements osés et autres déviances sexuelles. Les parents doivent reprendre leur rôle d’éducateur. Ils croient qu’en repoussant sans cesse cette responsabilité, ils résoudront le problème. Au contraire, ils aggravent la situation, parce que les enfants découvriront tout, tôt ou tard. Et ils le découvriront mal surtout», pense-t-il.
Muriel Edjo

Les sourds désirent communiquer

Etude. Selon un rapport de la Giz sur leur prise en charge médicale, le problème est la difficulté du dialogue avec le personnel médical.

Mercredi dernier, la Giz, ong de coopération allemande, a rendu public un rapport sur la prise en charge médicale des sourds au Cameroun. C’est un plaidoyer de l’Association bouche pour les sourd d’Afrique (Absa). L’étude menée en juillet 2011 par Yvonne Kuhnke, dans la région du Centre, s’est concentrée dans diverses aires de santé, notamment celles du département du Mfoundi. Il ressort de ce rapport que les personnes sourdes ont accès au soin de santé comme toutes les autres personnes. Mais, le problème dans leur prise en charge coince au niveau de la communication. En effet, le personnel soignant a du mal à se faire expliquer les symptômes parce qu’il ne connait pas le langage des signes ? pour discuter avec les patient sourds.

De ce fait, les malades sourds sont obligés d’êtres toujours accompagnés de leurs parents ou d’un tiers qui pourra servir d’interprète. Une situation qui soulève d’autres problèmes, notamment la confidentialité de certains résultats ou encore la discussion de sujets gênants. A cause de ces difficultés de communications, la majorité des personnes sourdes ont des informations tronquées sur les modes de prévention de certaines maladies comme le Vih/Sida ou le paludisme. En cas d’urgence, leur prise en charge rapide est aussi fortement compromise à cause de la difficulté à communiquer. D’après Yvonne Kuhnke, l’auteure de la recherche, c’est ce blocage communicationnel qui est à l’origine de la frustration et du repli sur soi des personnes malentendantes. C’est d’ailleurs pour sensibiliser les pouvoir publics sur l’utilité d’un environnement communicationnel propice aux personnes sourdes que s’est célébrée la journée mondiale des sourds le 25 septembre 2011 au Cameroun. Le thème choisi : « Accessibilité, liberté d'expression et d'opinion, et accès à l'information ».

Le Cameroun compte 500.000 sourds et malentendants selon Innocent Djonthé, le président de l’association nationale des sourds du Cameroun (Anascam). Mais dans la majorité des institutions publiques, rares sont les personnes aptes à communiquer avec une personne sourde par le langage des signes. Par ailleurs promoteur du Centre d'éducation et de réhabilitation des sourds et malentendants de Bafoussam, Innocent Djonthé, dénonce même déjà la rareté des écoles de formation des sourds et des autres personnes au langage des signes. L’Absa appelle à une vulgarisation de la formation au langage des signes.

Muriel Edjo

Interrogations autour des Milda

Paludisme. Après le lancement officiel le 20 aout dernier, les populations demeurent toujours dans l’incertitude.

Près de deux semaines après le lancement officiel de la campagne de distribution gratuite de 8.654.731 moustiquaires imprégnées de longue durée d’action (Milda) au Cameroun par Philémon Yang, le premier ministre, les populations qui se plaignent de ne rien voir se concrétiser manifestent quelques inquiétudes. Plusieurs chefs de famille, comme Wilfried Ouambo installé au quartier Biyem-Assi, se plaignent de n’avoir pas encore reçu la visite des agents chargés du dénombrement comme annoncé par André Mama Fouda, le ministre de la Santé publique. « Si les agents de dénombrements ne trouvent personnes à la maison, vont-ils repasser ou alors c’est tant pis pour nous ? », s’interroge Albert Kom, chef d’une famille de 6 membres. Les inquiétudes se portent sur l’attitude à adopter au cas où les agents de dénombrement passent en l’absence des membres de la famille.

« Dans le cas où un ménage n’aurait pas été dénombré lors du passage des agents dans une zone, le chef de ménage ou son représentant est prié de prendre attache avec l’Organisation à base communautaire (Obc) en charge du dénombrement dans la zone afin que l’équipe puisse repasser dans ledit ménage. Si ce recours n’aboutit pas, il rencontrera le responsable de l’aire de santé auquel dépend cette zone qui le renseignera sur la conduite à suivre », explique Blanche Djofang, chargée de communication pour le changement de comportement à l’Institut pour la Recherche, le développement Socioéconomique et la Communication (Iresco). Au-delà même de ces inquiétudes, les populations disent ne pas ressentir grande effervescence autour de cette opération de dénombrement. Ce qui explique aussi d’une certaine manière leur flegme dans l’attente des agents de dénombrement. Entretemps, la communication pour le changement de comportement de l’Iresco se poursuit sur le terrain.

Dans les dix régions du pays, les stocks de Milda ont déjà été acheminés. Des cérémonies de lancement officiel de la campagne de distribution ont même déjà été effectuées par les gouverneurs de région. Une manière de considérer que la campagne a démarré effectivement partout.

Muriel Edjo



« La moustiquaire est gratuite »

Blanche Djofang. La chargée de communication pour le changement de comportement à Iresco explique comment se dérouleront les activités relatives à la distribution des Milda.

Après le lancement officiel de la campagne nationale de distribution des Milda par le Premier ministre, Philémon Yang, le 20 Aout dernier, les populations s’attendaient à ce que la distribution se fasse immédiatement. Qu’en est-il exactement ?

Il est vrai que les populations, principales bénéficiaires de cette initiative louable, s’attendaient à ce qu’on leur distribue les moustiquaires imprégnées les jours suivant le lancement national. Mais ce que nous devons comprendre, c’est qu’il y a certaines activités qui doivent préalablement être réalisées avant de passer directement à la distribution des Milda. Par exemple, le lancement officiel de cette campagne au niveau des régions par les gouverneurs selon un calendrier bien établi. Par la suite, passer à la formation des acteurs des aires de santé dans toutes les régions, puis à la formation des agents de dénombrement des ménages, la formation des distributeurs, le dénombrement des ménages, après quoi on passerait à la distribution proprement dite des Milda. N’oubliez pas que chaque région a ses spécificités qui peuvent en quelque sorte influencer ce calendrier et nous devons en tenir compte et procéder aux ajustements opérationnels.

Concrètement, à quel niveau sommes nous rendus dans toutes ces activités ?

Si je m’en tiens au calendrier officiel de la campagne nationale de distribution gratuite qui nous a été présenté, je pense que nous sommes de manière générale à la phase de dénombrement dans certaines régions. Elle se décline en deux phases, la formation des agents de dénombrements et le dénombrement des ménages.

En quoi va consister le dénombrement ?

Le dénombrement est une activité importante dans le projet. Il consiste à identifier les ménages en leur attribuant un numéro, relever le nombre de membre des ménages pour déterminer le nombre de Milda à leur donner, les enregistrer, inscrire le nombre exacte de Milda à attribuer à chaque ménage, inscrire ce chiffre sur un coupon ou voucher et le remettre au chef de ménage ou son représentant, indiquer le jour et le lieu de retrait de la Milda munis de son coupon et de sa carte nationale identité. La moustiquaire est gratuite.

Quel est le profil de ces agents chargés du dénombrement ?

Le dénombrement est une activité centrale dans le projet. Si le dénombrement est mal fait, nous ne pourrons pas arriver aux résultats escomptés, raison pour laquelle le projet a défini le profil de l’agent de dénombrement qui doit être formé et faire son travail de manière professionnelle. Le projet a prévu que les agents de dénombrement seront recrutés auprès des Organisations à base communautaire (Obc), opérationnels dans la localité du dénombrement. Ce sont donc des personnes qui sont supposées avoir une bonne maitrise de leur localité, et bien connues par les populations de cette localité. Etre de bonne moralité, avoir exercé des activités similaires dans la localité, maitriser tous les ménages et leurs effectifs. Les agents de dénombrement ne doivent en principe pas être des étrangers à la localité où ils opèrent.

Un conseil aux populations dans le cadre du dénombrement ?

Les populations doivent savoir que les Milda seront distribuées gratuitement. Il n’y a aucun franc à débourser. Elles doivent recevoir les agents de dénombrement et leur donner des informations exactes sur l’effectif de leur ménage. Elles ne doivent pas fausser les chiffres dans le but de prendre plus de Milda que prévu. Suivre soigneusement toutes les indications qui leurs seront données par ces agents. Tout a été fait sur la base des statistiques du dernier recensement de la population. Le paludisme est un problème de santé publique, les populations doivent aussi penser aux autres et ne pas être malhonnêtes. Les coupons qui leur seront remis ne s’achètent pas, c’est gratuit. Les familles doivent dénoncer tout agent de dénombrement qui tenterait de vendre ces coupons sur le terrain. Le dénombrement se fait dans les ménages et non dans les carrefours ou lieux publics. Les populations doivent réclamer leurs coupons originaux et non des photocopies, car aucune photocopie ne sera acceptée lors de la distribution. J’invite les populations à écouter la radio, regarder la télé, lire les annonces dans les lieux publics pour avoir des indications claires au sujet des activités et dates liées à la distribution des Milda.

Propos recueillis par Muriel Edjo

mardi 12 avril 2011

Gaucher mais pas stupide



Croyance. Plusieurs idées reçues les considèrent comme des personnes anormales.

Toute jeune, Sévérine était gauchère. A 42 ans aujourd’hui, elle utilise désormais sa main droite pour écrire. Avec sa main gauche, elle ne fait que des réflexes involontaires comme se gratter la joue ou passer la main dans les cheveux. Pour changer de main d’écriture, Sévérine a subi le fouet à la maison et à l’école. Comme Séverine, certains enfants gauchers subissent des traumatismes de tout ordre. Bastonnade, lourdes charges attachées à la main gauche de l’enfant pour éviter qu’il ne s’en serve… En effet, mal informés, certains parents considèrent la latéralisation gauche comme une maladie à soigner. Certaines idées reçues renforcent ces préjugés. Il se dit que les gauchers sont mal vus par l’Eglise catholique parce que Judas, Iscariote, l'un des douze apôtres qui a facilité l'arrestation de Jésus, en était un. Au Cameroun, dans certaines ethnies on les traite de sorciers. Dans les pays arabes, la main droite est celle de la pureté, la gauche celle des gestes impurs. Au Japon, le fait pour une femme d’être gauchère a longtemps été un motif de divorce…

Personnalités célèbres

Célestin Ngoura, anthropologue à l’université de Yaoundé I explique qu’à partir des interdits en rapport avec l’utilisation de la main gauche, des croyances déformées ont grandi au fil du temps. «Chaque société a ses codes de conduite. En milieu familial, traditionnel, manger en commun en utilisant la main gauche, donner, recevoir quelque chose ou encore saluer de la main gauche est un signe d’impolitesse et d’irrespect dans plusieurs univers culturel comme chez les Beti. Dans un autre contexte comme l’école on tolère », explique-t-il. Pour l’Abbé George Francis Mballa Owono, Vicaire épiscopal chargé de la communication sociale au Conseil national épiscopal du Cameroun (Cnec), «l’Eglise n’a jamais dit que les gauchers sont maudits, anathèmes, hérétiques. Il y a des prêtres qui sont gauchers. Cela n’a jamais été et ne sera jamais une raison pour renvoyer quelqu’un du séminaire. Et personne ne sait si Judas était gaucher ou droitier. La Bible n’en parle pas».Reste que le monde connaît des personnalités qui, bien que gauchères, ne sont pas pour autant stupides. Il s’agit notamment de quatre présidents américains Barack Obama, Ronald Reagan, George H.W. Bush et Bill Clinton ; des footballeurs Diego Armando Maradona et Pelé Edson Arantes do Nascimento, Louis Paul Nfédé.

Muriel Edjo



Ciseaux, claviers, tire-bouchons… A cause de leur nombre réduit dans le monde, aujourd’hui encore, les gauchers rencontrent beaucoup d’obstacles. Il leur est ainsi difficile de trouver des claviers d’ordinateur avec pavé numérique à gauche ou tout simplement des ciseaux, des tire-bouchons et d’autres instruments domestiques pour gauchers. Et lorsque ces produits existent, ils sont plus chers que l’équivalent pour droitiers. En musique aussi, le gaucher est désavantagé, selon l’instrument dont il joue. C’est ainsi que les pianistes ne trouveront pas de piano. Faute de violon pour gaucher, on initie les enfants gauchers à jouer comme les droitiers. Heureusement, grâce à Jimi Hendrix, qui avait appris à jouer sur une guitare de droitier en montant les cordes à l’envers et à Paul McCartney, on trouve aujourd’hui des guitares de gaucher. Mais certains musiciens gauchers comme le défunt Cyril Effala, eux, ont préféré utiliser une guitare conçue pour droitiers.




« Il peut se renfermer sur lui »

Mireille Ndje Ndje. La psychologue explique les risques qu’il y a à obliger un gaucher à devenir droitier.

Quelle est l’origine de la gaucherie ? La gaucherie est la tendance préférentielle à utiliser les sens et organes moteurs gauches. Les scientifiques parlent de latéralisation des hémisphères. Plusieurs études ont été menées sur le sujet. Elles ont avancé différentes théories, sur la génétique, le développement de la grossesse etc. Mais elles se sont toutes contredites par la suite. Les origines ou les causes scientifiques de la gaucherie restent méconnues jusqu’à présent.

Y a t-il un écart d’intelligence entre gaucher et droitier ?

Des gens ont pensé que les gauchers sont moins ou plus intelligents que les droitiers. Mais dans le contexte actuel, on ne peut pas parler de même intelligence. La majorité des éléments qui nous entourent est à l’avantage des droitiers. Nous vivons dans un monde de droitiers qui sont majoritaires. Le système d’écriture latine est adapté au droitier, l’écriture aussi la lecture. Même les outils pratiques comme une simple paire de ciseaux. Tout cet environnement culturel peut inhiber le potentiel d’un enfant gaucher. Mais de point de vue intellectuel, un droitier n’est pas plus intelligent qu’un gaucher. C’est l’environnement qui détermine tout.

Quels risques y a t-il à obligé un gaucher à devenir droitier?

On les appelle les gauchers contrariés. Ce sont des personnes gauchères qu’on a obligé à devenir droitière. Cette obligation peut entraîner un traumatisme qui va mettre la personne en situation d’handicap. C’est obliger quelqu’un qui a une habilité naturelle à la sous-exploiter pour qu’elle rentre dans la norme. Avec sa différence, un gaucher est apte. En l’obligeant à changer, on freine sa capacité. On lui fait voir sa différence comme un mal à corriger. Il peut se renfermer sur lui.

Quand peut-on déceler la gaucherie ?

Déjà bébé, avec le phénomène de « grasping », lorsque le nourrisson saisit le doigt que vous mettez devant lui, c’et déjà un signe. Mais généralement on ne prête pas attention. C’est avec le début des classes, lorsque l’enfant commence à apprendre à écrire que l’on peut mieux remarquer ave quelle main il a tendance à tenir son stylo. Les parents gagneraient à encourager leur enfant malgré cela parce que ce n’est pas un handicap ou une maladie, juste un aléa scientifique sans dommage.

Propos recueillis par Muriel Edjo

mardi 5 avril 2011

Les doctorants admis à soutenir


Dénouement. Leur sit-in devant le rectorat de l’université de Yaoundé 1 a porté des fruits. Ils ont levé le camp vendredi dernier, les membres de l’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) et les 4 étudiants en thèse de doctorat du département de Biochimie. La devanture du rectorat de l’université de Yaoundé 1 est de nouveau libre. Comme il le réclamait, Kuaté Dieudonné a reçu son communiqué de soutenance signé du doyen de la faculté des Sciences. Les travaux de Gabin Boris Azantsa Kingue, Cécile Huguette Yangoua Mafo, Blanche Etoundi Omgba, bloqués depuis au décanat, sont de nouveau en réévaluation. Depuis le 23 février 2011, les 4 étudiants avaient initié un sit-in pour dénoncer une injustice dont ils étaient victime. D’après eux, cela découlait de frottements entre le chef de département, M. Etoa et leur directeur de thèse, le Pr. Julius Oben Enyong. Une situation dans laquelle ils seraient devenus des dommages collatéraux Dieudonné Kuaté a été sélectionné en thèse de doctorat/PhD en 2006 et Gabin Boris Azantsa Kingue, Cécile Huguette Yangoua Mafo, Blanche Etoundi Omgba en 2007. Tous sous la supervision du Pr. Julius Oben du laboratoire de Nutrition et de biochimie nutritionnelle. Ils ont déposé leurs travaux en mars 2009 et 15 mois après, ils n’arrivaient toujours pas à soutenir alors que les travaux de plusieurs de leurs camarades, déposés après les leurs, avaient été libérés. Pour Kuaté Dieudonné, depuis 10 mois, il lui manquait juste un communiqué de soutenance signé du doyen de la faculté des Sciences. La thèse de doctorat PhD de Dieudonné Kuaté porte sur les « Effets de quelques épices locales sur la composition corporelle : le profil lipidique, la glycémie, le stress oxydatif ». C’est dans la préparation du Nkui, de la sauce jaune, du taro. Éclairages D’après l’université, il lui était reproché le non-respect de sa clairance éthique qui l’autorisait à travailler sur quatre plantes lors de ses recherches. Or le candidat aurait travaillé sur une trentaine sans inclure les quatre plantes en question. À cela s’ajoutait l’accusation d’avoir fait une partie des tests cliniques sur des humains, chose interdite par le comité national d’éthique. Selon les explications de l’étudiant, « au regard de la qualité des plantes utilisées dans ma recherches et soumises à l’arrêté n° 2001/ Minsanté du 22novembre 2007 portant réglementation de la production et de la distribution des compléments alimentaires au Cameroun, je n’avais même pas besoin de clairance éthique, je l’ai juste inclue dans mon travail par transparence puisque les plantes que j’ai utilisées sont des condiments. Je les ai utilisées en plus dans leur forme native, c’est-à-dire comme consommées tous les jours par les populations. La clairance éthique est utile quand on expérimente des plantes reconnues comme dangereuses ». Entretemps, le Pr. Julius Oben Enyong comparaissait devant le conseil de discipline de l’université vendredi dernier. Il lui est reproché la non-conformité de son laboratoire de nutrition de biochimie nutritionnelle (Lnbn) et l’expérimentation sur des humains à l’insu de l’université. Une chose qu’il ne reconnait pas. Son sort repose désormais au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur où son dossier a été envoyé pour appréciation. Muriel Edjo

Après le choléra, la méningite


Epidémie. La maladie s’est déclarée il y a trois semaines dans l’Extrême-Nord et a déjà fait six morts. D’après la délégation régionale de la Santé publique du Centre, la ville de Yaoundé n’est pas touchée par l’épidémie de méningite qui sévit depuis le 11 mars 2011 dans la région de l’Extrême-Nord. Selon Joseph Béti Assomo, le gouverneur de l’Extrême-Nord, l’on a déjà enregistré six morts sur les 54 cas signalés. Président du comité régional de crise pour la lutte contre les épidémies, il a rassuré les populations sur les mesures de prise en charge gratuite des malades dans toutes les formations sanitaires de la région. D’après les explications du Dr. Charles Zo’o de l’hôpital de district de Biyem-Assi, « la méningite est une inflammation infectieuse des méninges, chacune des membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Il existe trois types de méningites : la virale, l’infectieuse et la bactérienne. D’après le Centre Pasteur du Cameroun, la méningite bactérienne est la seule forme qui provoque des épidémies. Elle est la plus rencontrée au Cameroun et est provoquée par le méningocoque. La contamination se fait à travers le contact direct avec une personne malade, notamment avec les gouttelettes émises par les voies respiratoires, la gorge, le nez ». La période d’incubation de la bactérie est de 2 à 10 jours. Le malade ressent une raideur de la nuque et des articulations, de constants maux de tête, des vomissements et une intolérance de la lumière. Si la maladie n’est pas rapidement prise en charge, les symptômes s’aggravent et le patient manifeste des pertes de conscience puis des convulsions et enfin le coma. Dès les premiers signes cliniques, il est conseillé de se rendre à l’hôpital. Le traitement se fait essentiellement à base d’antibiotiques. A titre préventif, toutes les personnes dans l’entourage direct du malade sont mises sous traitement. La méningite est mortelle. Pour ceux qui y survivent, les séquelles neurologiques sont importantes. Le vaccin demeure le moyen le plus efficace pour s’en prémunir. Selon le Centre Pasteur du Cameroun, la région de l’Extrême-Nord fait partie de « la ceinture africaine de la méningite » qui va de l’Ethiopie jusqu’au Sénégal. Muriel Edjo

jeudi 24 mars 2011

25.000 nouveaux cas en trois ans




Tuberculose. La journée mondiale de la maladie s’est célébrée hier.
Hier, le Cameroun a célébré timidement la journée mondiale de la tuberculose. Une situation due à la grande actualité autour du choléra. Du groupe technique central du programme national de lutte contre la tuberculose (Gtc/Tb), l’on apprend que la maladie fait de la résistance au Cameroun. 25.000 nouveaux cas dont 14.000 cas à forme contagieuse ont été dépistés en moyenne depuis trois ans.
Selon le Dr Désiré Nolna, secrétaire permanent Adjoint du Gtc/Tb, « la tuberculose est une infection pulmonaire. Elle diffère des autres par les germes, le mode de transmission par voix aérienne et le traitement par antibiotiques ». Le principal symptôme de la tuberculose, « c’est la toux. Elle devient suspecte si elle dure au moins deux semaines. Il faut immédiatement aller dans un hôpital pour des examens de crachats qui coûte 1000 Fcfa. Trois prélèvement en trois jours pour rechercher le bacille de Koch». Quand le germe est découvert, le malade est immédiatement mis sous traitement qui se caractérise par la prise d’une association de 4 antibiotiques et des contrôles bactériologiques périodiques. Le traitement dure 6 mois pour un nouveau malade et 8 mois pour les cas de retraitement. « La prise du médicament doit être supervisée, cela permet de contrôler le respect du traitement par le malade ». Au Cameroun, il existe 216 services spécialisés dans la prise en charge des tuberculeux, intégrés dans les hôpitaux. Le traitement est gratuit. Le malade est déclaré guérit lorsque l’examen de crachat est négatif lors du dernier contrôle périodique.
A titre préventif, il faut « vacciner les nouveau-nés et les nourrissons de 0 à 11 mois. La tuberculose n’est plus contagieuse lorsque le malade est sous traitement. Mais lorsque le diagnostic est posé chez une personne qui vivait en communauté et qui se révèle malade, les enfants de moins de 5 ans sont mis sous traitement préventif pendant 6 mois. S’ils sont dépistés positifs, ils seront mis sous antibiotiques. Mais s’ils sont dépistés négatifs, ils poursuivront le traitement préventif pour éviter que la maladie ne s’installe », précise le Dr. Désiré Nolna.
Muriel Edjo

Sit-in à l’université de Yaoundé 1


Grève. Des étudiants revendiquent la programmation de leur soutenance de thèse de doctorat.
Assis à même le sol sous un soleil frappant, ils sont quatre, les étudiants de biochimie qui réclament que soit programmée la soutenance de leur thèse de doctorat/PhD. Le 23 mars 2011, ils ont fait un sit-in devant le rectorat de l’université de Yaoundé 1. Selon eux, cela fait 14 mois qu’ils ont achevé la rédaction et déposé leurs travaux auprès de l’administration. Depuis, ils attendent toujours de passer devant un jury.
Gabin Boris Azantsa Kingue, Cécile Huguette Yangoua Mafo, Blanche Etoundi Omgba et Kuaté Dieudonné ont été sélectionnés en thèse de doctorat/PhD sous la supervision du Pr. Julius Oben du laboratoire de Nutrition et de biochimie nutritionnelle. En juin 2009, ils ont déposé leurs travaux. Ceux-ci sont toujours bloqués au décanat, à l’étape d’évaluation par la commission scientifique, pour les trois premiers étudiants. Pour Kuaté Dieudonné, depuis 9 mois, il lui manque juste un communiqué de soutenance signé du doyen de la faculté des Sciences. « Une formalité pour annoncer que mes travaux vont être défendus publiquement», confie-t-il. « Des camarades ont déposé leurs travaux après nous et ont soutenu leur thèse. Pourquoi sommes-nous bloqués sans qu’on ne nous dise pourquoi? »
Les recours auprès du ministre de l’Enseignement supérieur (Minsup), du recteur de l’université de Yaoundé 1, de la Commission national anti-corruption (Conac), de la Direction de la sécurité du territoire (Dst), n’ont rien fait bougé. D’après eux, le Pr. Ngameni, directeur de la Promotion du dialogue et de la solidarité universitaire au Minsup leur a confié « qu’ils connaissent le problème qui se pose à l’université. Que nous subissons juste des dommages collatéraux ». Des propos qui font penser qu’ils sont les objets « d’un règlement de compte entre certaines personnalités de l’université ». À travers leur manifestation, ils crient donc à l’injustice. Cette situation leur porte préjudice puisqu’ils affirment avoir perdu des propositions d’emploi et des bourses d’études à l’étranger parce qu’ils surveillent leur dossier et ne peuvent voyager.
Muriel Edjo

A la source de l’eau potable


visite. Le représentant du ministre de l’eau s’est rendu à la station d’Akomnyada vendredi dernier.
La journée mondiale de l’eau se célèbre demain sous le thème : « L’eau pour les villes : répondre au défi urbain ». C’est l’occasion pour le gouvernement, les organisations civiles et les consommateurs de réfléchir sur l’accès à l’eau potable. Particulièrement dans les villes, au regard de leur croissance démographique continue. Plusieurs activités sont prévues. L’une d’elle, la visite de la station de pompage d’eau d’Akomnyada a eu lieu vendredi dernier. C’est le représentant le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Foto Mohanbel Samuel, le conseiller technique N°2 qui s’est rendu à 43km de Yaoundé, près de Mbalmayo.
Il s’est informé sur les étapes franchies par l’eau avant de couler dans les robinets à Yaoundé. Le processus commence à la station de pompage en contrebas. Elle envoie l’eau dans les bacs de décantation. L’eau y est prélevée et examinée en laboratoire. Les principes actifs pour la purifier sont quantifiés puis reproduits à grande échelle. L’eau traitée est ensuite envoyée au centre de distribution de Nkoayos qui la partage à toute la ville de Yaoundé. Selon Soulé Nkouandou, le chef de la station de pompage, 100.000 mètres cube d’eau sont fournis par jour. Une quantité jugée insuffisante pour répondre aux besoins actuels de la capitale.
Pour Hamid Houmida, le directeur régional de la Cde, aire de Yaoundé, « l’on n’a pas investi dans le secteur de l’eau au Cameroun depuis 1985. Nous devions atteindre la saturation avec la station de la Mefou, qui sera bientôt réhabilitée pour ses 60.000 mètres cube d’eau, et celle d’Akomnyada en 2000. Mais la Mefou s’est arrêtée en 1990. Ça veut dire qu’on fonctionne depuis avec un sérieux déficit. Il faut plus de 300.000 mètres cube d’eau par jour pour satisfaire tout Yaoundé ».
Face à ce déficit, un plan de rationnement hebdomadaire de l’eau par quartier a été mis en place par la Cde. Il est renforcé par un approvisionnement de zone comme Damase, Nkolbisson ou Carrière par des camions citernes, des citernes d’eau y sont aussi installées.
Muriel Edjo

Un agronome dans le grenier



Cyprien Bamzock Ntol. L’administrateur de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap) a pris fonction hier.
Nommé le 28 février 2011 par décret présidentiel, c’est hier que Cyprien Bamzock Ntol a pris fonction. Il est l’administrateur de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap), le grenier national crée le 1er février par le président de la République. Le but de cette institution est d’améliorer les conditions d’accès des ménages camerounais aux produits de grande consommation et lutter ainsi contre la vie chère.
Cyprien Bamzock Ntol qui prend les commandes devra donc rendre effectif les missions de la Mirap, comme stipulé dans le décret qui la créée le 1er février 2011. « Constituer des stocks de sécurité, de collecter les denrées sur l’ensemble du territoire national, de procéder à la mise en place des magasins témoins de vente des produits de grande consommation, en concertation avec les opérateurs économiques de l’ensemble des filières et des interprofessions, d’animer les marchés périodiques et les marchés forains », particulièrement.
C’est un ingénieur agronome diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (Ensa) en 1985. Il s’y connait bien en gestion des produits vivriers. Il a occupé diverses fonctions où il a acquis une certaine expérience. En quelques grandes dates, il débute sa carrière à Bertoua 1986, comme chef de centre de la Mission de développement des cultures vivrières, fruitières et maraichères (Mideviv). En 1990, il passe au rang de chef de service provincial des enquêtes agro-économiques et de la diversification agricole à la délégation provinciale de l’agriculture du Sud à Ebolowa. Délégué provincial de l’Agriculture de l’Est en 2003, il est promu chef de la division de renseignement et de la formation agricole, coopératifs et communautaires au Minader en 2005.
Au moment de sa nomination comme administrateur de la Mirap, Cyprien Bamzock Ntol est inspecteur général des services au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).

Muriel Edjo

lundi 21 mars 2011

A la source de l’eau potable

visite. Le représentant du ministre de l’eau s’est rendu à la station d’Akomnyada vendredi dernier.
La journée mondiale de l’eau se célèbre demain sous le thème : « L’eau pour les villes : répondre au défi urbain ». C’est l’occasion pour le gouvernement, les organisations civiles et les consommateurs de réfléchir sur l’accès à l’eau potable. Particulièrement dans les villes, au regard de leur croissance démographique continue. Plusieurs activités sont prévues. L’une d’elle, la visite de la station de pompage d’eau d’Akomnyada a eu lieu vendredi dernier. C’est le représentant le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Foto Mohanbel Samuel, le conseiller technique N°2 qui s’est rendu à 43km de Yaoundé, près de Mbalmayo.
Il s’est informé sur les étapes franchies par l’eau avant de couler dans les robinets à Yaoundé. Le processus commence à la station de pompage en contrebas. Elle envoie l’eau dans les bacs de décantation. L’eau y est prélevée et examinée en laboratoire. Les principes actifs pour la purifier sont quantifiés puis reproduits à grande échelle. L’eau traitée est ensuite envoyée au centre de distribution de Nkoayos qui la partage à toute la ville de Yaoundé. Selon Soulé Nkouandou, le chef de la station de pompage, 100.000 mètres cube d’eau sont fournis par jour. Une quantité jugée insuffisante pour répondre aux besoins actuels de la capitale.
Pour Hamid Houmida, le directeur régional de la Cde, aire de Yaoundé, « l’on n’a pas investi dans le secteur de l’eau au Cameroun depuis 1985. Nous devions atteindre la saturation avec la station de la Mefou, qui sera bientôt réhabilitée pour ses 60.000 mètres cube d’eau, et celle d’Akomnyada en 2000. Mais la Mefou s’est arrêtée en 1990. Ça veut dire qu’on fonctionne depuis avec un sérieux déficit. Il faut plus de 300.000 mètres cube d’eau par jour pour satisfaire tout Yaoundé ».
Face à ce déficit, un plan de rationnement hebdomadaire de l’eau par quartier a été mis en place par la Cde. Il est renforcé par un approvisionnement de zone comme Damase, Nkolbisson ou Carrière par des camions citernes, des citernes d’eau y sont aussi installées.
Muriel Edjo

jeudi 17 mars 2011

De l’eau potable pour tous


Célébration. Hier, le ministre de l’Eau et de l’Energie à lancé les activités en prélude à la journée mondiale de l’eau.
Dans les villes comme Yaoundé et Douala, l’explosion urbaine a entrainé une demande accrue en eau potable. Mais les infrastructures pour répondre de manière suffisante à ce besoin manquent. Dans les zones rurales, les populations se servent encore dans les cours d’eau et puits de fortune. Les forages et bornes fontaines sont encore en nombre insuffisant. L’eau potable n’est pas encore accessible à tous au Cameroun.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Michael Ngako Tomdio a lancé les activités de la semaine nationale de l’eau. C’est en prélude à la célébration de la journée mondiale de l’eau le 22 mars 2011. Le but de ces manifestations, mobiliser et encourager le gouvernement, les organisations, les communautés et les individus à s’engager activement pour reléver le défi de l’accès l’eau potable. Selon Michael NgakoTomdio, « l’eau potable est un droit inscrit dans la charte des Nations unies. Le gouvernement se fait le devoir de respecter ce droit ». C’est dans ce sens qu’à travers la Cameroon water utilities (Camwater), un programme d’investissement prévisionnel sur dix ans a été mis sur pied. Il vise l’augmentation de la production pour satisfaire les besoins actuels.
Un certain nombre de projets structurants sont donc en cours. Il s’agit entre autres, de la construction de l’usine d’eau d’Ayatto, achevée et mis en service depuis juin 2010 dans le cadre du renforcement et de l’amélioration de l’alimentation en eau potable de Douala. Egalement le projet d’alimentation en eau potable de 52 centres dans les dix régions du Cameroun. Sans oublier la réfection de la station de pompage d’Akomnyada, dans la périphérie de Yaoundé. Il est attendu de cette réfection, un accroissement de l’offre en eau potable de 150.000 mètres cube à 300.000 mètres cube d’eau par jour. Le branchement de 350.000 abonnés supplémentaires d’ici 2015 en ajout au 265.000 présents est prévu.
Au niveau rural, le gouvernement et les partenaires au développement tels que le japon, la Chine, la Belgique et la France ont également initié des projets. Il y a la construction de près de 500 forages équipés à Waza, Yagoua, Mindif, Tokombéré. Aussi le projet de réhabilitation des 350 adductions d’eau rurales Scanwater dans huit régions du Cameroun. Un ensemble de projet qui va porter « le taux de couverture d’approvisionnement en eau potable au Cameroun de 43% à 80% » selon le Minee.
Muriel Edjo

mercredi 16 mars 2011

114 pesticides vendus au Cameroun


Environnement. Mal utilisés, ils deviennent dangereux pour l’homme et la nature.
L’atelier d formation organisé par le comité inter-Etats de pesticides d’Afrique centrale (Cpac) s’est ouvert hier à Yaoundé. Pendant 5 jours, les experts du système d’homologation de France vont former les membres du Cpac sur la « gestion, réglementation évaluation et suivi du processus d’homologation des pesticides ». À travers cette formation, les experts du Cpac vont acquérir les connaissances indispensables à la surveillance des pesticides avant leur mise sur le marché.
Des travaux réalisés par le Cpac, il ressort que 144 types de pesticides sont commercialisés au Cameroun. Ils existent en 6 catégories, en fonction des problèmes à résoudre. Il y a les spécialités comme les insecticides, les nématicides, les fongicides, les herbicides et d’autres. Il y a également des pesticides à double usage. C’est le cas des insecticides- nématicides. Les insecticides sont les plus répandus avec 97 variétés. Leur utilisation est une solution contre les insectes parasites comme les pucerons qui attaquent les récoltes. D’après Benoit B. Bouato, le secrétaire permanent du Cpac, « l’utilisation des pesticides en Afrique centrale demeure anarchique. Ce qui nous sauve aussi c’est le fait que nos agricultures ne soient pas extensives. Hormis le Cameroun et le Tchad qui ont mis en place une certaine réglementation ». En effet, le Cameroun a promulgué la loi n° 2003/003 du 21 avril 2003 portant protection phytosanitaire. Mal utilisé, les pesticides deviennent dangereux pour l’homme et l’environnement. Ils empoisonnent les sols, les récoltes et les consommateurs. C’est la raison pour laquelle le Cpac demandent aux agriculteurs d’Afrique centrale et du Cameroun en particulier de ne recourir qu‘aux produits homologués.
En signant la convention de Rotterdam sur les produits dangereux, le Cameroun a interdit des produits phytosanitaires sur son territoire. C’est le cas de l’endosulfan et du Lindane, inscrits sur la liste des Polluants organiques persistants (Pop) depuis 2005. Leur utilisation a des effets toxiques à long terme sur les sols. Pour reconnaitre les pesticides homologués, il faut chercher le logo « bio pesticide » sur leur emballage.
Muriel Edjo

Les assassins se contredisent

Meurtre de Biakan à Ngon. Certains rejettent la thèse du règlement de compte.
Les éléments d’enquête sur l’assassinat de Jeannot Biakan à Ngon, avocat général près la Cour des comptes de la Cour suprême semblent confus. Le 14 mars dernier, le procureur de la République, la police et les assassins ont procédé à la reconstitution des faits qui se sont produits à Obobogo dans la nuit du 26 févier 2011. Les 5 personnes arrêtées en possession d’armes à feu par le commissariat du 15ème arrondissement à Odza ne racontent pas toutes la même version des faits. Une situation qui jette la confusion sur les circonstances et les mobiles de leur acte.
Alors que certains membres du gang ont laissé comprendre à la police qu’il s’est agit d’un contrat, d’autres affirment que c’est juste un cambriolage qui a mal tourné. Deux thèses que la police s’attèle à confronter bien que les mis en cause affichent une réticence manifeste à collaborer. Lors de la reconstitution des faits au domicile de la victime, le procureur de la République a du s’armer de patience pour reprendre plusieurs fois les scènes. Les témoignages des présumés assassins ne concordaient pas toujours avec leur mode opératoire. Plusieurs tâtonnements, des imprécisions. Le présumé commanditaire de l’assassinat, un opérateur économique interpellé par la police et interrogé n’a pas été reconnu par ses présumés exécuteurs. Il a du être relâché mais avec insistance de rester à la disposition de la justice pour besoin d’enquête. Il aurait été ré-interpellé hier selon certaines sources policières.
Pour sa part, la police semble penchée pour la thèse du règlement de compte au regard de l’importance de la victime. Un cambriolage pour ne partir qu’avec une voiture qui sera abandonnée plus tard et une somme de 320.000 Fcfa leur parait tiré par les cheveux.
Pour la famille Biakan à Ngon, cette situation confuse est le signe que l’enquête sur l’assassinat du magistrat n’avance pas. Entre frustration et impatience, il faut penser aux obsèques du défunt. La police poursuit ses investigations pour voir plus clair.
Muriel Edjo

Le héros des agriculteurs


Chambre d’agriculture. L’institution représente les intérêts des professionnels du secteur.
Janvier Mongui Sossomba est depuis mardi dernier le nouveau président de la Chambre d’Agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef). Le maire de Dimako reprend le flambeau tenu par intérim jusqu’ici par Samuel Duclair Fandjo. Il a la lourde charge de redorer l’image de cette structure qui a connu quelques moments difficiles en 2009, cause principale de sa réforme par le président de la République. L’on se rappelle les revendications des employés pour des avancements et primes de salaires gelées depuis 15 ans. Des tracts avaient même circulé appelant les membres à une mobilisation forte. Sans oublier les annonces de licenciement qui s’en étaient suivis.
Crée par décret présidentiel N° 2009/249 du 06 Août 2009, la Capef est un établissement public doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Placée sous la tutelle technique du ministre chargé de l’agriculture et sous la tutelle financière du ministre chargé des finances, elle assure des missions d’intérêt professionnel et de service public. Elle représente et défend les intérêts de ses ressortissants auprès des pouvoirs publics et des organismes nationaux et internationaux. Ses missions sont celles de consultation, de promotion économique, de formation professionnelle et des missions spécifiques. Elle donne son avis sur « les projets de lois et de textes réglementaires des activités relevant de son domaine de compétence ». Elle bénéficie de l’appui multiforme des administrations chargées respectivement de l’agriculture, des pêches, de l’élevage, de la forêt et de la faune.
La Capef renouvelle ses membres tous les cinq ans par voie d’élection. Son président est nommé par décret présidentiel. Les autres membres sont élus au cours d’un scrutin organisé par arrêté du vice premier ministre, chargé de l’Agriculture et du Développement rural.
Muriel Edjo

La casse se recase



Déménagement. Les commerçants de rue de Nlongkak à Yaoundé ont élu domicile à Ntaba.
La Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) semble avoir gagné son combat. La majorité des commerçants de la casse, installés sur le trottoir gauche du boulevard Nlongkak, en venant du rond-point est partie. Deux récidivistes sont quand même là en cette matinée du 15 mars 2011. Ils installent leur marchandise constituée d’objets divers : quelques pinces rouillées, clés à molette, massue, vieux cric d’auto, débris de carreaux et autres. Mais la casse a changé de local. Le gros du groupe s’est déporté du côté de Ntaba.
Selon Goufack Sime, commerçant, ce déménagement survient après plusieurs rappels à l’ordre de la Cuy pour « encombrement du trottoir ». Le choix du nouveau site, du côté opposé du boulevard Nlongkak, se justifie par la fidélité des clients. « Si on va ailleurs, comment les clients sauront où nous sommes ? Nous pensons qu’ici, la Communauté urbaine ne nous chassera plus puisque nous sommes du côté marchand de l’avenue. A l’ancien emplacement, nous faisions tâche d’huile parce qu’il est vierge », explique Goufack Sime.
Les commerçants ici sont des débrouillards, en majorité de jeunes hommes d’une trentaine d’années. Faute d’emploi formel, ils ont décidé de gagner leur vie de la sorte. Leurs marchandises proviennent d’objets ramassés sur des chantiers de constructions abandonnés. Dans les usines et entrepôts abandonnés. D’autres objets comme les postes radio, lecteur dvd, jante de voiture, luminaire leurs sont fournis par des particuliers qui veulent s’en débarrasser. Les brocanteurs perçoivent alors une commission sur chaque vente. Les clients sont en général des techniciens à la recherche d’outil de travail moins cher comme les pinces, tournevis, truelle.
Vis-à-vis de la loi, les commerçants de la casse disent demander des factures à tout particulier qui veut leur faire vendre un article. Cela évite d’être inquiété de recel d’objets volés. Mais, concernant spécifiquement leur activité qui s’apparente à une sorte de marché aux puces, la loi camerounaise reste muette.
Muriel Edjo

Un maire dans l’agriculture


Janvier mongui Sossomba. Il est le nouveau président de la Chambre d’agriculture du Cameroun.
Le poste de président de la Chambre d’Agriculture, de l’Elevage et des Forêts du Cameroun a un nouveau titulaire. Janvier Mongui Sossomba a été nommé hier par le président de la République, Paul Biya. La nouvelle est tombée au journal parlé de 17h de la Crtv. Il reprend les rênes de la structure à Fandjo Samuel Duclair, président par intérim, nommé en 2008 après la démission de Philémon Adjibolo.
Janvier Mongui Sossomba est maire de la Commune de Dimako depuis 1987. Par ailleurs opérateur économique dans le secteur forestier, c’est cette compétence qui lui a permis dès 2003 d’expérimenter l’exploitation en régie de la forêt de Dimako, première forêt communale au Cameroun. Ceci avec l’assistance du Programme d’Appui à la Gestion durable des Forêts Communales du Cameroun (PAF2C) depuis 2007. Janvier Mongui Sossomba est président de l’Association des Communes Forestières du Cameroun (ACFCAM) et président régional pour l’Est-Cameroun des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC).
Administrateur du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale du Cameroun (Feicom), il est Médaillé de la Forêt Communale de France et Officier de l’Ordre National de la Valeur du Cameroun. Il est né le 20 avril 1947 à Dimako (Cameroun).
Muriel Edjo

50 ans de volontariat



Anniversaire. Le Peace Corps a lancé la célébration de son demi-siècle de présence au Cameroun hier.
Le Peace Corps a 50 ans de présence au Cameroun. Robert P. Jackson, l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun a présidé la cérémonie de lancement des activités de cet anniversaire hier au quartier Omnisport à Yaoundé. L’occasion a ainsi été offerte à LaHoma Smith Romocki, la directrice nationale de cette organisation de volontaires de « remercier le Cameroun pour son hospitalité, la patience de ses populations locales à nous apprendre leur langue et la disponibilité des autorités ».
50 ans d’activité du Peace Corps au Cameroun, c’est « près de 3000 volontaires qui se sont succédés dans tout le pays », confie LaHoma Smith Romocki. A travers les objectifs de l’organisation, les volontaires ont accompagné les populations locales dans divers domaines. Notamment, le développement des affaires, la santé, l’environnement ou encore l’éducation. L’année dernière par exemple, 5597 élèves ont été encadrés en anglais, Sciences et informatique, dans 37 établissements scolaires souffrant du manque d’enseignants. Les volontaires ont aidé plusieurs collectivités locales à monter des cybercafés communautaires, crée des clubs de jeunes pour enseigner les comportements de vie saines, l’utilisation des bibliothèques. Le Cameroun abrite actuellement 100 volontaires répartis dans les dix régions du pays. Pour ce cinquantième anniversaire, le Peace Corps a prévu diverses activités qui se dérouleront tout au long de l’année. Il entend renouveler ses engagements au Cameroun.
Crée en 1691 par le président américain John Fitzerald Kennedy, le Peace Corps est une organisation qui promeut la paix et l’amitié à travers le monde. Cela se traduit par le partage des connaissances, l’amélioration des conditions de vie des populations hôtes, le renforcement de leurs capacités, l’échange culturel. Les premiers volontaires du Peace Corps sont arrivé au Cameroun à Douala en 1962.

Muriel Edjo

lundi 14 mars 2011

Oui à l’industrialisation

Economie. Selon des experts de l’Onu, c’est la solution adéquate pour booster l’Afrique centrale.
Les conséquences néfastes de la crise économique mondiale de 2010 ont été ressenties en Afrique en général. En Afrique central en particulier, les économies se sont heurtées à la chute du prix de leurs matières premières comme le bois. Pour que pareille situation ne se pose plus, l’industrialisation des économies de la sous- région semble être une solution durable. Pour discuter de cette idée, le comité intergouvernemental d’expert du bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la commission économique des Nations unies pour l’Afrique s’est réunit vendredi dernier à Yaoundé. Les travaux abrités par l’hôtel Mont Fébé, avaient pour thème : « Enjeux et opportunités des politiques industrielles en Afrique centrale ».
Selon les experts, les économies de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) sont basées principalement sur l’agriculture, le pétrole et les mines. Avec une population de 126,24 millions d’habitants en 2008, ces pays totalisaient un Produit intérieur brut nominal de 95.700 milliards de Fcfa, avec un taux de croissance de 9,28%. Mais, cette croissance est le fruit de l’exportation des matières premières exclusivement et surtout du pétrole. L’industrie manufacturière reste inexistante parce que l’économie demeure de rente. A cela s’ajoute le faible taux des investissements, des problèmes de gouvernance politique, économique et sociale.
D’après Mamadou Bal, coordonateur du bureau sous-régional Afrique centrale de la commission économique de l’Afrique, « il faut absolument libérer la circulation des personnes et des moyens, pour que l’Afrique centrale puise dans les potentialités de ses Etats membres. Libérer les transports, l’énergie » pour booster l’économie de la sous-région. Il faut limiter les exportations de matières premières et mettre en place les infrastructures de base. Il faut investir dans l’agriculture qui représente encore 70% des emplois et contribue pour environs 25% au Pib de nombreux pays.
Muriel Edjo

vendredi 11 mars 2011

Elise Mballa Meka réélue


Droits d’auteurs. L’ancienne Pca de la Sociladra conserve son poste au terme de l’assemblée générale élective de dimanche dernier.
Elise Mballa Meka a été reconduite au poste de Président du conseil d’administration (Pca) de la Société Civile des droits de la Littérature et des Arts Dramatiques (Sociladra). Avec 326 voix contre 147, elle a battu son rival Hubert Mono Ndjana lors de l’assemblée générale élective de dimanche dernier.
La rencontre, initialement prévue à 10h au palais des Congrès de Yaoundé, s’est plutôt déportée à la salle de conférence de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (Cnps). Elle intervient dans un contexte tendu. L’on se souvient que la dernière assemblée générale de la Sociladra avait été renvoyée parce que le quorum n’avait pas été atteint. Des bruits de tricherie, de gonflage de liste d’électeurs avaient alors été lancés par les partisans d’Hubert Mono Ndjana. Pour la rencontre de dimanche dernier, la sécurité a été de mise. Les différents artistes présents sont passés à l’enregistrement toute la journée avant d’accéder à la salle des débats. Une fois à l’intérieur, plus question de sortir. Chaque artiste inscrit arborait un badge avec son nom. Les absents ont envoyé des procurations pour faire entendre leur voix. Des charters d’artistes sont mêmes venus d’autres régions, notamment du Littoral et de l’Ouest, pour participer à cette élection. La bataille psychologique a eu lieu. Par petits groupes, l’on a motivé les troupes visiblement épuisées par la très longue attente. En effet, c’est à 20h que les travaux ont effectivement débuté pour s’achever à 2h du matin.
Les longues discussions autour de l’amendement de certains points des statuts, notamment la réduction des membres du bureau de 21 à 15 ou encore la revue à la baisse du régime d’indemnité ont eu raison de plusieurs participants. Charles Ateba Eyene, membre de la liste d’Hubert Mono Ndjana, las de ces « tracasseries » est rentré chez lui. Pour certains artistes comme Dovie Kendo, le grand retard accusé dans les travaux n’était qu’une stratégie du camp d’Elise Mballa Meka pour l’emporter à l’usure. « Si les travaux s’étaient tenus en matinée tous les artistes qui ont fait le déplacement auraient voté. Mais à 15h, certains ont commencé à s’en aller. La faim et la fatigue ont commencé à se faire sentir. Et puis, au lieu qu’on commence directement avec les élections, on prend encore du temps pour d’autres débats », explique-t-elle. Pour Elise Mballa Meka, « Les choses ont été faites dans les règles » et sa victoire ne souffre d’aucune irrégularité. Elle rempile pour un mandat de trois ans.
Muriel Edjo

Les bibliothèques se mettent en mode défensif




Vol de livres. En plus de suspendre le prêt d’ouvrage, elles adoptent divers moyens pour préserver leurs acquis.
Les usagers sont nombreux ce 21 février 2011 à la bibliothèque du Centre culturel français (Ccf) de Yaoundé. Certains circulent entre les rayons tandis que d’autres, attablés dans un coin, lisent. De temps en temps, un commis fait un tour et se rassure qu’aucune des personnes présentes n’a endommagé, changé de place ou dissimulé sur lui un ouvrage. Le vol de livre, le Ccf en a souffert. Pour s’en prémunir, il a adopté des mesures de sécurité. Comme lui, plusieurs bibliothèques de Yaoundé, sujettes au vol de leurs livres, ont mis en place une politique préventive.
Au Ccf, les ouvrages les plus emportés étaient les recherches universitaires. Les étudiants, pour les dérober, les glissaient sous leur chemise ou tee-shirt. Le Ccf a du accentuer la surveillance par des employés dans les rayons. A la bibliothèque de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, Ce sont les dictionnaires qui étaient prisés par un jeune homme qu’ils ont pu identifier par la suite, et qui les dissimulait dans ses vêtements. Il a été exclut définitivement. Comme le raconte Jean-Pierre Ghonda Nounga, le bibliothécaire, « Il avait réussi ainsi à faire sortir de nombreux ouvrages que nous avons retrouvés en vente « au poteau. Le problème de vol de livres ne se pose plus véritablement comme lorsque nous étions dans les anciens locaux, en face du cinéma Abbia. C’est surtout parce que nous avons désormais des publics cibles qui savent ce qu’ils veulent et respectent notre bibliothèque autant qu’ils se respectent eux-mêmes. Notre bibliothèque est spéciale en ce qu’elle travaille à aider l’ambassade à accomplir ses missions diplomatiques au Cameroun. Son fonds documentaire ne comporte pas toute la gamme des livres qu’on trouverait dans une bibliothèque normale. Nous n'avons aucune mesure de sécurité particulière sauf la surveillance discrète de ce que les gens ont sur eux quand ils sortent de la bibliothèque. De manière systématique, les sacs et autres éléments susceptible de contenir des livres sont retenus à l'entrée même de l'ambassade ».
Dans les universités de Yaoundé 1 et 2, la bibliothèque universitaire ne prête plus également de livres. Plusieurs thèses de doctorat, ouvrages de recherche, livres spécialisés ont disparus. Les pertes se chiffrent à des centaines de livres. Les consultations se font désormais en salle. Cependant, lorsque les étudiants ne peuvent pas faire sortir les livres, certains arrachent des chapitres entiers. Raison pour laquelle les usagers sont dorénavant surveillés. Il faut présenter une carte d’étudiant valide pour accéder à la salle de lecture. Les livres ne sont plus prêtés qu’aux étudiants en cycle de recherche. Toute personne reconnue coupable de vol de livre ou de mutilation de livre est tenue de le remplacer ou de verser sa valeur d’achat.
Située face à la cathédrale Notre-Dame des Victoires, la bibliothèque de la cellule de suivi et d’action pédagogique (Csap) du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) ne regorge que d’ouvrages spécialisés dans la pédagogie. Elle est ouverte aux enseignants et aux étudiants d’écoles normales. Selon M. Enyegue, le chef d’unité de documentation, de reprographie et diffusion, plusieurs personnes ont été attrapées en train de vouloir dérober des livres. C’est toujours le même et vieux procédé, dissimuler les livres sous ses vêtements. Il y a aussi une autre méthode, s’inscrire à la bibliothèque, emprunter le maximum de livre possible en une fois et ne plus jamais revenir. Désormais, tout livre se consulte en salle sous la vigilance de trois surveillants.
La bibliothèque des pères dominicains située à Elig-Essono, semble être la structure qui a le plus souffert du vol de livres. Présente à Yaoundé depuis 1960, elle est gérée actuellement par le frère Damien. Selon Marie Bongou, la bibliothécaire, de sa réouverture en 1996 jusqu’en 2008, « la bibliothèque a perdu 5000 livres environ ». Dans une remise située près du bureau de la jeune dame, l’on peut apercevoir des tiroirs contenant des centaines de fiches de références jaunies par le temps. « Elles ont été retirées de la consultation parce que les livres y afférents ont disparu », confie Marie Bongou. Il est dorénavant interdit aux usagers de déambuler entre les rayons. Ils consultent des fiches de références et commandent un livre que les responsables de bibliothèque se chargent d’aller chercher dans les rayons pour eux.
Dans toutes ces différentes structures, les sacs ne sont pas admis en salle de lecture. Les bibliothèques se sont véritablement mises en mode défense.
Muriel Edjo



Haute protection
En dehors du personnel qui va et vient entre les rayons pour surveiller les lecteurs, certaines bibliothèques se sont munies de moyens technologiques. C’est le cas du Centre culturel français qui a inséré des pastilles antivol dans les livres. Ils déclenchent une alarme sonore lorsqu’un usager tente de passer le guichet sans avoir fait enregistrer le livre. Du côté de la bibliothèque des pères dominicains, la vidéosurveillance vient en soutien aux surveillants. Deux mini-caméras balaient continuellement la salle de lecture. Celui qui tente de dissimuler un livre sous son vêtement est vite repéré. Avec les mesures de sécurité renforcée au niveau de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, la bibliothèque est également surveillée par des mini-caméras dissimulées dans le plafond. Pour Ghonda Nounga le bibliothécaire, ce ne sont pas des mesures spécifiques à la bibliothèque mais à tous les locaux.
M.E.

Un collège technique à Akwa


Bakassi. La 27ème session de la commission mixte Cameroun-Nigéria s’est ouverte hier avec des défis à relever.
La délégation Nigériane, forte de 51 membres et conduite par le pince Bola Adjibola est présente au Cameroun jusqu’au 11 mars 2011. Elle prend part à la 27ème session de la commission mixte Cameroun- Nigéria, chargée de la mise en application de l’arrêt de la Cour internationale de justice sur la péninsule de Bakassi. Le processus est à sa 9ème année. La réunion qui s’est ouverte hier à l’hôtel Hilton de Yaoundé, intervient 5 mois après celle de septembre 2010.
Au cours de la rencontre, les différentes parties prenantes vont donc évaluer les diverses réalisations sur le terrain. Des réalisations qui s’inscrivent selon Ahmadou Ali, le vice Premier ministre, ministre de la Justice garde des Sceaux et par ailleurs chef de la délégation camerounaise, dans « le renforcement de la confiance retrouvée entre les deux pays ». Depuis la rétrocession de la presqu’île de Bakassi au Cameroun en août 2006, 1600 km de frontière terrestre ont déjà été évalués. La mise en place des bornes-frontières pour la matérialiser a débuté. Le chantier de la route transfrontalière Enugu-Abakaliki-Manfé-Mutengene est avancé du côté camerounais. La construction d’un hôpital de référence à Idabato et d’un collège d’enseignement technique d’une valeur de 700 millions de Fcfa est prévue à Akwa.
Said Djinnit, le président de la commission mixte s’est félicité de la qualité des relations entre les deux pays qui est un exemple dans le monde. Des relations teintées « de paix et de saine collaboration », selon lui. C’est d’ailleurs dans ce sens que le Cameroun et le Nigéria ont signé en février dernier, un accord sportif et un autre sur l’interconnexion électrique. Mais selon Bola Adjibola, chef de la délégation Nigériane, des défis demeurent. La sécurité dans la zone de Bakassi, sujette à des attaques armées et à des enlèvements, doit être renforcée. A cela s’ajoute la sensibilisation des pêcheurs sur la préservation de la biodiversité. Les travaux prennent fin le 11 mars 2011.
Muriel Edjo